De nombreuses configurations du Néolithique au Moyen-âge, notamment dans le sud-est de la France, interrogent d’une part sur la possible identification d’une pratique mortuaire (l’ensevelissement) qui ne semble pas toujours de nature funéraire, et d’autre part sur l’interprétation qui peut en être faite en archéologie. Or, à ce jour, il y a eu peu de tentatives de référencer et d’ordonner les pratiques qui laissent certains défunts sans funérailles ni sépulture. Il devient dès lors primordial d’élaborer un outil intellectuel mobilisant, entre autres, les connaissances acquises à partir des sources écrites disponibles, pour proposer une typologie des actes non funéraires et des motivations qui les induisent. Ce questionnement portant sur ce qui est exclu du champ funéraire apporte des informations essentielles sur le fonctionnement des sociétés du passé, dans la mesure où refuser le droit à des funérailles témoigne de la disqualification de certains individus en fonction de leurs statuts, des circonstances de leur mort ou de leurs actes. Le programme « Sans funérailles ni sépulture » financé par le LabEx Archimede de l’Université de Montpellier et le programme ANR Transfunéraire, rassemble un groupe pluridisciplinaire associant archéologues, historiens et anthropologues sociaux et vise à éclairer ces configurations encore mal comprises.